Depuis quelques temps, vous repérez dans le comportement de votre enfant (ou adolescent) des signes qui vous questionnent ou vous inquiètent. Parfois, ces signes vous ont été rapportés ou confirmés par l’entourage (famille, amis) ou un professionnel (enseignant, médecin, entraîneur…). Vous vous sentez prêt à solliciter l’avis d’un psychologue… mais comment en parler à votre enfant ? Trouver les mots est parfois une tâche délicate en tant que parent. Voici quelques pistes pour créer un climat de confiance et ouvrir le dialogue.
Apporter de l'écoute et du soutien
Quelle que soit la difficulté rencontrée, l’enfant a besoin d’être entendu et soutenu par les adultes qui prennent soin de lui. En tant que parent, vous pouvez amorcer la discussion lors d’un moment calme, en expliquant que vous observez des choses qui vous inquiètent (baisse de notes, repli sur soi, changement de comportement…). Il ne s’agit pas là de culpabiliser votre enfant sur sa propre souffrance et encore moins l’accuser d’être responsable de la vôtre ou de celle de l’entourage. Au contraire : rappelez-lui qu’il a le droit d’être en souffrance, que vous l’aimez et que vous êtes là pour l’aider.
En apportant écoute et soutien, vous lui montrez que vous avez envie de l’aider à aller mieux et que vous cherchez des solutions. Par ailleurs, créer ce premier dialogue permet parfois d’avoir un aperçu sur comment votre enfant vit la situation.
Expliquer le métier de psychologue
Après un premier temps d’échange, informez-le que vous souhaitez qu’il rencontre un psychologue, en lui donnant des explications simples sur ce métier. « C’est une personne qui aide à comprendre ce qui se passe dans notre tête, dans notre corps et dans notre coeur ; elle aide à se sentir mieux, à comprendre pourquoi tu es en colère/triste/inquiet ; son travail est de nous aider à trouver des solutions pour que tu sois heureux à la maison/à l’école/au collège… »
Pour le jeune enfant, on peut également présenter une photo du praticien et/ou de son lieu de travail pour le rassurer et l’aider à envisager sereinement cette première rencontre.
Accueillir les inquiétudes
Le refus de l’enfant, notamment à l’adolescence, peut parfois s’expliquer par les idées reçues qui circulent autour du métier de psychologue (cf article) : montrez-vous ouverts face à ses appréhensions et ses inquiétudes.
Si vous sentez que votre enfant est hésitant ou inquiet, vous pouvez lui proposer de venir une fois « pour voir ». Il sera rassuré de savoir que si cela ne lui convient pas, il pourra l’exprimer et ne sera pas obligé de revenir.
Soyez clairs sur le fait qu’une consultation n’est pas une sanction, ni une punition de votre part. Votre enfant doit sentir que c’est une proposition à laquelle vous avez réfléchi pour qu’il se sente mieux et pour que vous puissiez être de « meilleurs parents » pour lui.
Mon enfant/ado refuse de venir...
Il est possible que malgré ce temps de discussion avec votre enfant, ce dernier refuse de venir en consultation. Il ne s’agit pas d’un échec : il n’est peut-être tout simplement pas prêt. Que faire dans ces cas-là ?
Gardons à l’esprit qu’une rencontre avec un psy réalisée sous la contrainte est rarement bénéfique. Venir contre son gré rend difficile la construction d’une relation thérapeutique rassurante et sécurisante. Or, c’est l’inverse de ce qu’un psy souhaite créer avec ses patients !
Dans un premier temps, vous pouvez tout à fait venir en consultation sans votre enfant. La première rencontre parents-psychologue permettra d’aborder ce refus ensemble et de réfléchir à une solution. Suite au RDV, vous pourrez raconter à votre enfant ce qui a pu être dit. Ne vous fiez pas à ses réactions détachées ou indifférentes : en lui faisant le récit de ce RDV, vous envoyez le message à votre enfant que vous vous sentez investis et concernés par ce qu’il vit.
Le choix du psychologue reste intime à chacun : si votre enfant vous indique une préférence (homme, femme…) ou s’il ne se sent pas à l’aise et/ou en confiance, vous pouvez demander à être réorienté vers un autre professionnel.